Le ministre compte sur les enseignants pour pallier le manque causé par la disparition des CIO et le nombre insuffisant de PsyEn!
La nouvelle circulaire définissant les missions des professeurs.es principaux.ales est parue le 10 octobre 2018, elle abroge la précédente datant du 21 janvier 1993. Leurs missions sont encore alourdies. Coordination de l’équipe pédagogique, rédaction des synthèses des conseils de classe, lien avec les familles, la vie scolaire, les personnels sociaux et de santé sont rappelés. Comme nous le craignions, d’autres missions, notamment concernant l’orientation, vont contribuer à la surcharge de travail des collègues. On lit en filigrame la volonté de faire des professeur.es principaux.les une hiérarchie intermédiaire.
En lycée, elle ou il doit informer les élèves sur les attendus des formations supérieures et sur le monde professionnel et faire le lien avec la Région pour mettre en œuvre les actions d’information organisées par l’établissement.
Les professeur.es principaux de seconde devront guider les élèves s’orientant en première générale dans leur choix d’enseignement de spécialité ou leur choix de série dans la voie technologique. Ils devront également exploiter les résultats de chaque élève aux tests de positionnement pour composer les groupes d’AP et suivre leur évolution en cours d’année.
En première GT, les professeur.es principaux devront guider chaque élève dans ses choix d’enseignements de spécialité et d’options.
S’ajoute en terminale : rédiger les avis sur les fiches d’orientation après concertation lors du premier conseil de classe; porter une appréciation sur les fiches Avenir au second trimestre (1er semestre en LP)…bref organiser le tri en lien avec Parcousup.
Au collège, en plus de ses précédentes missions, le ou la professeur.e principal.e doit assurer «le suivi de l’accompagnement spécifique aux élèves qui manifestent des besoins éducatifs particuliers, notamment ceux qui présentent des capacités singulières ou des difficultés importantes.». Ce qui constitue une nouvelle obligation. Il doit également donner aux élèves des informations sur le supérieur.
Comme si cela n’était pas suffisant, il «peut être amené» à faciliter la liaison avec «devoirs faits». Si la formulation implique que les collègues sont en droit de le refuser, ils risquent de subir une pression s’il n’y a pas de volontaire pour «devoirs faits». Si la charge de travail s’alourdit, la reconnaissance financière reste inchangée et les heures de vie de classe ne sont toujours pas abondées en moyens horaires. Si nous n’avions pas perdu 16% de pouvoir d’achat depuis 2000, qui accepterait d’être professeur.e principal.e dans ces conditions? Heureusement, «l’accord des intéressés» en toujours indispensable.
Cet article a été publié à l’origine sur le site de la CGT Educ’action de Créteil