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Jan 06 2022

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DHG 2022 : Il faudra en faire encore plus, avec moins de moyens

La suppression annoncée de 440 postes au niveau national pour la rentrée 2022, se traduit par la perte de 25 postes pour l’académie de Dijon. « Pas de panique », nous dit le ministre, cette perte est compensée par l’équivalent de 25 postes via le recrutement de contractuels et l’augmentation de heures supplémentaires dans notre académie. On voudrait partager cet optimisme, mais la réalité est toute autre :

Nos collègues croulent déjà sous l’augmentation des postes partagés, des tâches supplémentaires qui incombent aux profs principaux, des 2 heures supplémentaires imposées, les missions de direction d’école… au final, les chef·es d’établissement ont bien du mal à trouver des volontaires pour assurer les dispositifs dont l’efficacité n’a jamais été évaluée comme « devoirs faits ». Les heures supplémentaires prévues dans la DHG n’ont pas été toutes réalisée l’année dernière; elles ne le seront pas cette année, et il n’y a aucune raison que ce le soit l’année prochaine. Notre ministre le sait bien, puisque cela lui permet de rendre avec fierté quelques millions d’euros au budget de l’État.

Au passage on rapellera que les heures supplémentaires et autres IMP sont une des sources d’inégalité salariale entre femmes et hommes dans l’enseignement. Augmenter le nombre d’heures supplémentaires, c’est aggraver ces inégalités.

Dans de nombreux établissements on attend encore les contractuel·les sensés pailler le déficit de recrutement. On comprend la réticence de professionnel·les qui quittent un poste pour un CDD dans l’Éducation Nationale : retards de salaires, aucune évolution de carrière, absence de formation, manque de soutien de la hiérarchie… ils·elles déchantent vite et ne se bousculent pas au portillon.

Alors que notre rectrice reprenait le refrain du ministre Blanquer sur la priorité donnée au premier degré, nos collègues PE nous allertaient des septembre sur l’insuffisance des moyens de remplacements pour cette année scolaire. Dans un contexte sanitaire tendu, et malgré les tentatives d’assouplir le protocole en pleine reprise d’épidémie, il fallait s’attendre aux fermetures de classe en cascade du mois de décembre. Le prétexte de priorité du 1er degré pour supprimer des postes en collège et lycée n’aura pas tenu longtemps.

Coté salaire, alors que le point d’indice est toujours gélé, les 3% d’inflation de l’année 2021 se traduisent pour les fonctionnaires par 3% de baisse du niveau de vie. Calculez bien et vous verrez que les quelques primes accordées ci et là sont sérieusement rognées par l’inflation. N’y voyez pas une erreur du gouvernement qu’il faudrait corriger : C’est une stratégie pour inciter les personnels qui le peuvent à recourir aux heures supplémentaires; c’est le renforcement des inégalités femmes-hommes, et c’est la poursuite de l’individualisation des carrières, fil conducteur de ce ministère depuis 5 ans.

C’est d’un plan d’urgence dont l’Éducation avait besoin pour afronter la situation sanitaire et assurer nos missions dans des conditions décentes, mais encore une fois, c’est l’inverse qui se produira en 2022 : dégradation des conditions de travail pour les un·es, pression hiérerchique pour les autres et pour tous et toutes une charge de travail accrue pour un salaire moindre.

La bataille des moyens horaires dans les établissements est bien-sur à mener, même si elle aurait aussi pu se jouer au moment du vote du budget à l’assemblée nationale, mais on ne pourra pas faire l’économie d’une lutte avec tous les fonctionnaires pour le dégel du point d’indice, et plus globalement avec tous·tes les travailleur·euses pour l’augmentation des salaires le 27 janvier.

Dès la reprise, il faudra mobiliser les collègues sur ces sujets. Au Lycée Camille Du Gas de Chalon, les personnels étaient en grève pour protester contre la fermeture d’un CAP le 4 janvier, avec des craintes justifiées sur l’avenir de ce lycée et de la voie pro en général, mais c’est partout, dans toutes les écoles, tous les collèges et tous les lycées que nous devont faire comprendre que cela ne doit plus continuer ainsi.

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CGT Educ' Dijon

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