PÉTITION INTERSYNDICALE
La pénurie de professeur.es de français, dans notre académie et ailleurs, est en grande partie due à la dégradation des conditions de travail, qui a provoqué de nombreux arrêts de travail, voire des départs. Elle a été accentuée par le « choc des savoirs » dont la mise en place s’est faite sans réflexion sur les conséquences en termes de postes malgré nos multiples avertissements en instances départementales, académiques et nationales.
Début Juin, dans l’académie de Dijon, 63 classes de Français restaient non couvertes dont 12 classes à examen (3ème, 1ère, ou terminale HLP). 50 à 60 nouveaux contractuels ont été recrutés en plus de ceux qui avaient déjà été recrutés les années précédentes. Les étudiants en Lettres ont déjà été mis à contribution, avec proposition de prendre une classe en responsabilité en parallèle des études de Lettres.
Alors que le ministère laisse les académies se débrouiller avec leurs propres moyens, le rectorat de Dijon semble prêt à tout pour couvrir ne serait-ce qu’une classe de plus.
C’est dans ce contexte qu’il lance l’expérimentation d’une « attestation » censée garantir qu’on peut enseigner le Français en collège ou lycée.
Le dispositif relève d’un bricolage local et il n’offre aucune garantie. Ni sur la formation, ni sur la qualification obtenue, ni sur les conditions d’enseignement. L’attestation est délivrée sur la base d’un dossier de 5 pages, d’un entretien de 30 minutes, n’est valable que dans l’académie, et ne peut être utilisée par celui qui la détient que si l’académie en a besoin.
Quel mépris pour le métier d’enseignant, notre statut et la spécificité de chacune de nos disciplines ! Quel mépris pour les élèves également !
Nous refusons le dispositif dans son principe même.
Les véritables leviers essentiels pour rendre le métier attractif ne se discutent pas localement.
Nous revendiquons :
- L’abandon du dispositif expérimental de l’attestation d’enseignement du Français
- Une véritable revalorisation salariale indiciaire,
- L’arrêt des suppressions de postes,
- Le renforcement du recrutement aux concours,
- Des conditions améliorées pour l’exercice de notre métier.